IL MESSAGERO POESIE JS,

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corde

log mardi, 02-Déc-2008

CCI



La T2A ... et les Pôles! Et les malades rentables ou non ?

Le Plan hôpital Public 2007-2012 est censé responsabiliser tous les acteurs de la santé en utilisant les nouveaux outils de gestion et de contrôle.

Le Budget global a vécu. Depuis 1983, date de sa mise en place et cette année là a vu l'instauration du Forfait journalier qui était à 9f/jour alors !

Avec ses imperfections, il fut néanmoins apprécié par les anglos saxons, et de nombreux pays occidentaux pour son rapport Qualité/ prix de journée. En 1990 fut instauré la mise en place du PMSI (sites pilotes à Paris : Antoine Béclère et l' Hôtel Dieu de Paris) outil d'informatisation permettant de recenser, codifier, centraliser les actes prescrits pour le malade. Ce merveilleux outil permis de réaliser des économies (doublons d'actes, etc...)mais conjointement les cadres soignants s'apercevaient que leur activité progressait mais l'enveloppe budgétaire ne suivait pas ... démoralisant non !

Egalement, en 1995 , la loi prévoyait la mise en place des plans quinquennaux pour les établissements , et un seuil de fonctionnement des services.( 65% de capacité d'accueil) . Afin de dynamiser pour couvrir les charges légitimement.

Avant le Budget Global, nous tarifions à l'acte, le malade passait au bureau des frais de séjour et l'adjoint administratif comptabilisait les actes du malade. On invente rien !

Le Service Public à la française : les territoriaux, La Poste, la Santé , au service de la République et des citoyens ! Ces Services sont une avancée républicaine et permettent aussi l'ascension citoyenne. Une piscine assure une mission et pourtant elle ne peut être rentable !

l'Hôpital Public n'est pas une entreprise mais il se gère de la même manière , sauf que les missions sanitaires et sociales de l'hôpital n'ont pas à être rentables, nous ne sommes pas des cliniques...!

La T2A impose de mettre en balance Dépenses/Recettes , revenir à la tarification à l'Acte pour combler les déficits, certes mais pas à n'importe quel prix

Les outils pour passer à la T2 A: les Pôles

Avant l'Hôpital raisonnait Activité- Efficacité Publique , maintenant c'est Activité, Stratégie, Performance (ASP) et non SPA !

l'Hôpital Public est géré par un directeur administratif ( belle avancée au vu de l'évolution de l'hôpital depuis les Croisades, à la merveilleuse loi de 1905 (laîcisation des hôpitaux), jusqu'à nos jours . Cette noble fonction indispensable au bon fonctionnement administratif de l'hôpital. L'orientation médicale revient à la communauté hospitalière mais la gestion (R.H et comptable) est du rôle de la famille administrative : du directeur à l'agent avec des ratios adéquats . Les administratifs comme le personnel technique, médico -technique sont tout aussi indispensables que le personnel soignant. Dans une entreprise c'est la même chose, un ensemble de professions dans un objectif commun ! Ne nous y trompons pas . Pourquoi les directeurs ne sont pas présidents de pôles ?

Le relationnel entre les administratifs et les soignants cela est toujours un chantier à construire . C'est de l'ouvrage à remettre à chaque fois sur la table.

La T2A pour assurer le contrat Objectifs/moyens aux critères de mutualisation, indices de performance, rendu des emplois, intéressement à l'acte , primes à l'activité: on ne parle plus du malade!.. ni de la reconnaissance que les personnels administratifs assurent de ces rendus d'emplois!

Le poids du social dans l'activité, la formation, la Prévention, toutes ces actions indispensables sont difficiles à comptabiliser !

Les recettes : cela devient un affrontement entre spécialités dont le mode de fonctionnement et de gestion est totalement différent. Entre la Chir et la Médecine, entre la chir et les maladies infectieuses, ces domaines totalement différents mais indispensables, on ne peut privilégier tel ou tel sinon cela devient du Privé! Pensons au relationnel aussi entre ces équipes soignantes. Il faut veiller à l'intérêt du malade public ! La rentabilité ne peut être de mise à l'hôpital public, c'est une atteinte à l'esprit Hospitalier de la République!

Le déficit : Les molécules onéreuses :

Les malades que le Privé ne veut pas car " non rentables" , ces patients atteints de maladies orphelines dont le traitement n'est pas remboursé viennent à l'hôpital Public où ils sont soignés, mais les traitements coûteux causent un déficit légitime . La Non rentabilité des malades est l'une des missions républicaines du Service Public. "Et si Monsieur de Montesquieu écrivait le service public est le volet social de notre pacte républicain.Et on considère que l'équilibre budgétaire est au service public ce que la vertu est à la République: le gage de sa pérennité " .

J'approuve mais aussi à la même période écrivait le Chirugien TENON dans son mémoire sur les hôpitaux de PARIS (1760)

" Les hôpitaux sont en quelque sorte la mesure de la civilisation d'un peuple"

Deux siècles et demi plus tard, les mots n'ont rien perdu de leur intensité. A l'heure où l' économique tient la réflexion en l'état, il n'est pas désuet de confronter les valeurs hospitalières, l'une des créations originales des villes médiévales de l' Occident chrétien. Ainsi dans notre société, en quête de nouvelles références, l' hôpital a le Devoir de se montrer digne de ses valeurs humaines, universelles et éternelles. Au - delà des simples considérations sociaux économiques, il y a une exigence éthique et philosophique qui mérite d'être pensée. José.Scandella (juin /2002)

Nous sommes des Hospitaliers au Service de la Cité, tout simplement. CC

 

José Scandella